Review LEGO Architecture 21061 Notre-Dame de Paris

Si tout se passe comme prévu, la cathédrale Notre-Dame de Paris rouvrira au public le 8 décembre 2024. Et dès le mois prochain, LEGO nous proposera son interprétation du célèbre monument avec le set LEGO Architecture 21061 Notre-Dame de Paris – le plus gros set de cette gamme jamais proposé par le fabricant, et de loin : la seconde place sur le podium sera alors occupée par la vénérable 21010 Robie House (2276 pièces), sortie en 2011.

Informations principales :

• numéro de set : 21061
• année de sortie : 2024
• nombre de pièces : 4383
• nombre d’étapes de construction : 393
• prix sur le Shop@Home : 229,99 €
• temps de construction : 8 heures
• difficulté : difficile

Boîte et inventaire

La boîte reprend les codes habituels de la gamme et plus généralement ceux des sets dédiés à un public adulte, avec une présentation du set sur fond noir et une bande colorée en partie inférieure reprenant les principales informations concernant le set. Au dos, on trouve une deuxième vue de la cathédrale ainsi qu’un schéma avec les dimensions du modèle : 41 cm de long pour 33 cm de haut. On trouve aussi 4 vignettes avec différentes étapes de construction de la cathédrale, qui correspondent aux étapes de construction du véritable édifice au fil des époques.

À l’intérieur de la boîte en 2 morceaux (fond + couvercle), on trouve 34 sachets de pièces en plastique numérotés et une notice de 292 pages dans une pochette en carton. Celle-ci démarre par une double page avec quelques mots du designer Rok Žgalin Kobe (que j’ai eu la chance d’interviewer il y a quelques années) et la présentation de la première partie de la construction : la cathédrale telle qu’on pouvait la visiter en 1182.

Cette boîte sera disponible au prix public de 229,99 € pour un inventaire de 4383 pièces – un prix qui semble donc plutôt honnête et un inventaire qui promet une expérience de construction de plusieurs heures. Je n’ai malgré tout pas noté d’éléments très particuliers dans l’inventaire si ce n’est les 3 rosaces tampographiées et la tile noire habituelle de la gamme LEGO Architecture avec le nom du monument.

La construction

Pour retrouver l’ensemble des photos de la construction, et toutes les autres photos de cet article, ça se passe à cette adresse. Je resterai dans ce chapitre dans les « grandes lignes » du processus d’assemblage.

Gros point fort de l’expérience de construction proposée ici, celle-ci nous propose de suivre les grandes étapes de construction du véritable bâtiment à travers les âges. J’ai donc choisi de découper ce chapitre suivant ces mêmes étapes.

La partie Est de la cathédrale (1163 – 1182)

Comme toujours dans la gamme LEGO Architecture, on commence par construire la base entourée de tiles noires – enfin une partie de la base dans ce cas précis. On la pave d’éléments blancs et noirs similaires et de petites pièces rondes pour fixer les colonnes. L’arrondi arrière est obtenu par un jeu de charnières, et les vitraux sont composés de quelques éléments transparents surmontés d’une arche – quelques petits écarts subsistent, inhérents à la technique employée. On constitue la coursive extérieure puis on ajoute une deuxième rangée de vitraux au niveau supérieur.

On ajoute quelques colonnes, on construit une partie de la toiture et on prolonge la rangée de vitraux avant de passer au troisième niveau – avec une nouvelle rangée de vitraux. Quelques barrières et autres panels ferment la seconde coursive, même chose au niveau supérieur. Le toit est assemblé à part puis posé, on achève cette étape de construction par la mise en place des arcs-boutants.

Et voilà donc Notre-Dame de Paris, telle qu’elle se présentait aux visiteurs en 1182. Elle abritait déjà une église pour les fidèles, pendant que la construction continuait.

Le transept et les travées du côté sud de la nef (1182 – 1200)

On continue la construction en prolongeant la base du modèle, sur le même principe que précédemment – on retrouve ici la tile tampographiée « Notre-Dame de Paris » à installer côté façade. On installe deux portes latérales puis des vitraux, des colonnes et des arches – vous connaissez le principe.

Et voilà donc Notre-Dame de Paris, en 1200.

Les façades Nord, Sud et Ouest, et la partie supérieure de la nef (1200 – 1225)

Pour la suite de la construction, on commence par la façade ouest, avec ses 3 portes joliment reproduites. On construit le plancher du niveau supérieur sur lequel on ajoute une rangée de vitraux et des colonnes, le toit gris et un nouveau plancher. On s’occupe alors des façades nord et sud avec deux sous-assemblages identiques comportant en leur centre une rosace tampographiée sur un dish transparent. On continue avec une nouvelle rangée de vitraux, quelques arcs-boutants et leurs gargouilles.

Retour sur la façade ouest pour continuer, avec l’ajout du niveau supérieur et de sa rosace – remarquez aussi les petites tours extérieures. Les statues sont ici remplacées par de simples cônes et round tiles. On termine cette étape par une rangée de pièces qui recevront la future toiture.

Et voici Notre-Dame de Paris, en 1225.

Les tours et la toiture (1225 – 1245)

On ajoute un niveau aux tours de la façade ouest, où le designer a choisi d’employer des baguettes magiques étoilées (!) pour les petites colonnes extérieures. On veillera ici à les aligner correctement, c’est d’ailleurs un peu casse-pieds à faire. Un sous-ensemble vient alors « coiffer » et solidariser les deux tours.

On s’occupe ensuite de la construction de la toiture. Rien de particulier à ce sujet, c’est simple et efficace. Elle vient se solidariser avec la toiture construire lors de la première phase.

Nous construisons alors deux sous-ensembles identiques qui viennent former la partie supérieure des tours, abritant les cloches. Le processus de construction, à l’envers, est particulièrement intéressant.

On construit à nouveau deux sous-ensembles identiques, cette fois-ci pour les tours nord et sud. Ils intègrent chacun une petite rosace, ici reproduite avec un… enjoliveur. Reste à ajouter un peu de déco à la partie basse des façades, et voilà Notre-Dame telle qu’elle existait en 1245.

Les derniers ajouts (1789 – 1860)

Il s’agira au début de cette dernière étape d’ajouter les tabernacles au-dessus des arcs-boutants, et autres éléments construits par cette époque par Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc. On construit bien évidemment la flèche et les 12 statues qui l’entourent, on veillera à en tourner une côté flèche – celle-là même du dernier architecte de la cathédrale. On termine avec quelques arbres dans la rue.

Verdict

Si Notre-Dame de Paris était la grande absente de la skyline LEGO Architecture 21044 Paris, elle aura donc droit dès le 1er juin à son propre set sous cette nouvelle référence bien plus ambitieuse. Je le disais en introduction, avec ses 4383 pièces, ce set LEGO Architecture 21061 Notre-Dame de Paris est (et de très loin) le plus gros set de cette gamme produit par le fabricant.

Il m’aura fallu environ 8 heures pour venir à bout de la construction et celle-ci réserve de belles surprises quant aux techniques d’assemblage même si, vous avez pu vous rendre compte en lisant le chapitre précédent, c’est parfois très répétitif. On frise par moment le maquettisme, tant il faudra être vigilant à bien aligner les tout petits éléments pour obtenir un rendu crédible.

La vraie bonne idée, c’est d’avoir conçu l’expérience de construction en suivant les grandes étapes d’édification du monument parisien. Ces différentes étapes sont retracées dans le manuel d’instructions, ponctuées de quelques faits historiques au fil des pages. On pourra ainsi observer la cathédrale aux grandes « étapes » de sa création, en 1182, 1200, 1225 et 1245.

LEGO, habituellement frileux pour ajouter des bâtiments religieux à sa gamme de produits, nous propose avec cette boîte une interprétation très convaincante de la cathédrale. Les proportions semblent cohérentes (38 cm de long pour 15,5 cm de large et 25 cm de haut – soit une échelle d’environ 1:310) même si la flèche paraît légèrement trop petite – on remarquera aussi que les 3 rosaces sont identiques alors que celle de la façade ouest est sensée être sensiblement plus petite que celles des côté nord et sud.

Le designer est parvenu à mettre à profit les éléments à sa disposition pour reproduire le monument de manière fidèle jusque dans de nombreux détails. Par exemple, la réalisation des arcs-boutants et des gargouilles associées est vraiment bien pensée. On retrouve également les 12 statues au pied de la flèche (dont celle de Viollet-le-Duc qui contemple son oeuvre), la porte rouge à l’époque réservée aux chanoines du chapitre, les 3 grands accès sur la façade principale ou encore les statues de la Galerie des Rois au-dessus de ces derniers symboliquement représentées.

L’intérieur n’est pas en reste et il sera possible de l’observer en retirant le toit. On obtient ainsi une vue sur le choeur, la nef et les transepts, toutes les colonnes intérieures qui retiennent la structure, et un pavage noir et blanc semblable au sol visible dans la cathédrale – l’échelle de ce motif est pour le coup très exagérée mais c’est le genre de détails qu’on aime retrouver dans ces sets de collection dédiés à un public adulte. Il manque également quelques colonnes mais difficile d’en vouloir au designer sur ce point.

À y regarder de (très) près, on remarquera quelques petits défauts notamment dans la partie arrondie côté est. Mais c’est avant tout dû à la géométrie des éléments LEGO, c’est toujours un peu compliqué de représenter des arcs de cercle avec des éléments rectangulaires. Du côté des améliorations, je trouve également que la flèche manque un peu d’épaisseur à sa base mais rien de rédhibitoire, et les baguettes magiques utilisées au 3ème niveau des tours me paraissent hors de propos.

Proposée au prix de 229,99 € pour un inventaire de 4383 pièces – soit à peine plus de 0,05 €/pièce – le prix demandé par LEGO me paraît plutôt honnête. Même si on parle d’une boîte à plus de 200 €, l’expérience de construction est au rendez-vous et le produit final est digne de ce qu’on attend de ces sets dédiés aux adultes.

Vous le savez si vous suivez le blog, je suis un fervent adepte de cette gamme LEGO Architecture qui nous propose souvent des produits aboutis dans un format relativement compact – difficile à croire une fois la construction terminée mais oui, l’inventaire compte bien 4383 pièces ! Et ici encore, le designer parvient à capturer de manière probante les lignes et les détails d’un des plus célèbres monuments de Paris. Ce sera donc pour moi un grand oui.

Voilà, j’espère que vous aurez trouvé dans cet article de quoi vous faire une opinion sur ce set. Vous le trouverez sur le Shop@Home, à cette adresse. Merci à LEGO pour la fourniture du set pour cette review.