Le test que je vais vous proposer aujourd’hui est assez particulier. En effet, il ne s’agit pas d’un set LEGO à proprement parler. Je vous ai régulièrement parlé sur le blog de l’AFOL Designer Program, mené par la plateforme d’achat/vente de LEGO Bricklink. Un projet de crowdfunding pour célébrer les 60 ans de la brique LEGO, où des modèles conçus par des fans, présélectionnés par les équipes Bricklink, ont été soumis à la communauté.
Ceux qui ont atteint leur objectif sont produits et vendus par Bricklink en quantité et pendant une période de temps limités. 2500 exemplaires maximum par projet, en vente jusqu’au 1er Juillet prochain. 13 projets ont été retenus, et parmi eux celui dont je vais vous parler aujourd’hui : The LEGO Story. Il a été créé par le serbe BrickJonas, Jónás Kovács de son vrai nom. Et il nous propose de remonter dans le temps et l’histoire de la marque LEGO avec 4 saynètes distinctes.
Je vous propose ici de vivre avec moi l’expérience un peu particulière, puisque inédite, de la construction de ce modèle.
Informations principales :
- année de sortie : 2019
- nombre de pièces : 1442
- prix sur Bricklink : 99,99 $ (hors frais de port – offerts lors des précommandes)
- nombre d’étapes de construction : 207
- temps de construction : 4 heures
- difficulté : moyenne
Boîte et inventaire
L’expérience commence dès l’ouverture du colis : il ne s’agit pas d’un set LEGO « officiel », on ne sait donc pas forcément à quoi s’attendre ! Sur l’avant de la boîte, notre set nous est présenté sur un fond blanc. Pas de logo LEGO, remplacé ici par ceux de Bricklink et des 60 ans de la brique LEGO. La boîte est numérotée : mon exemplaire porte le n°158. Chaque boîte sera en effet produite à 2500 exemplaires maximum. Un macaron argenté nous indique la présence d’un élément LEGO exclusif.
Sur le côté, on trouve le nom du projet (The LEGO Story), sa référence (BL19008), le nom de son designer (BrickJonas) avec le drapeau et le nom de son pays (la Serbie), le nombre de pièces différentes (271) et le nombre total de pièces (1442). De l’autre côté, on trouve la mention « AFOL Designer Program – Hosted by Bricklink ». Enfin, on trouve au dos une vue de détail sur les 4 saynètes proposées.
Cette boîte est en fait un fourreau. Une fois déployé, celui-ci sert de décor au set construit. Ici, nous avons un mur de briques couvert d’enduit avec, dans le coin et posés sur le sol, quelques accessoires : un appareil photo vintage, un calepin, un mug ou encore un pot à crayons.
Sous ce fourreau nous trouvons une jolie boîte noire, avec le nom Bricklink et quelques briques stylisées. Celle-ci est fermée par un sceau « hologramme » avec le nom du set, sa référence et le nom de son designer : une preuve de l’authenticité de l’ensemble. À l’intérieur, nous trouvons 9 sachets de pièces numérotés avec un sticker (de 1 à 4, puis A-B-C dans chaque série). Un dernier petit sachet contient la brique exclusive de l’AFOL Designer Program : une brique de 2×4 tenons rouge avec 3 trous pour des axes Technic et la tampographie 60 Years. (Technic, Brick 2 x 4 with 3 Axle Holes with ’60 Years’ Pattern).
La notice d’instructions fait 158 pages pour 207 étapes de construction. Elle est offerte dans une finition premium dans la veine de la gamme LEGO Architecture, si ce n’est que tout est présenté sur un fond blanc. Au début, nous trouvons quelques mots du designer, et à la fin un guide des couleurs LEGO.
Les minifigs
Dans cette boîte qui nous permet de construire 4 saynètes issues de l’histoire du groupe LEGO, chacune d’entre elles est accompagnée d’une minifig.
La première correspond à Ole Kirk Christiansen dans son atelier de travail du bois. Il porte une salopette grise constellée de tâches de peinture. Le torse et le pantalon sont apparus dans 3 sets depuis 2016, notamment tout dernièrement dans la boîte 60204 – City Hospital. Il porte la barbe et des lunettes sous sa casquette plate couleur dark red.
La seconde correspond vraisemblablement au fils d’Ole Kirk, Godtfred Kirk Christiansen avec qui il a commencé la production de briques en plastique en achetant la machine adéquate. Le torse, avec la cravate et la montre gousset dans la poche, a été vu dans une dizaine de boîtes, la dernière étant la référence 40262 – Christmas Train Ride en 2017. Godtfred arbore un large sourire sous sa barbe.
La troisième est une designer pour le groupe LEGO. Elle porte un tee-shirt décoré du logo Classic Space. Ce torse apparait dans 8 sets depuis 2016, dont tout dernièrement dans l’énorme 10261 – Roller Coaster. Elle aussi arbore un large sourire, et porte des lunettes à la monture argentée sous ses cheveux longs couleur medium dark flesh.
Enfin, la dernière est chargée de la surveillance du process de fabrication high tech des briques LEGO d’aujourd’hui. Elle porte une salopette bleue, des lunettes de sécurité et une casquette rouge de laquelle dépassent de longs cheveux dark brown.
La construction
L’atelier de jouets en bois
On construit les différentes saynètes dans l’ordre chronologique. La logique veut donc que l’on commence avec les origines de la marque LEGO. Comme vous le savez certainement, le fondateur de la marque LEGO Ole Kirk Christiansen a commencé en construisant des jouets en bois.
On commence par la base, qui recevra par la suite les murs et divers éléments. D’une dimension de 12×16 tenons, on la couvre de tiles couleur dark brown dont les « joints » sont décalés afin de former un parquet. On élève alors les murs, où l’on notera les door rails faisant office de plinthe, et les briques texturées couleur reddish brown pour le lambris dans la partie basse. Deux fenêtres sont ajoutées, et on continue d’élever les murs qui, dans leur partie supérieure, sont de couleur tan. On termine avec des tiles pour habiller le haut du mur.
Vient alors le moment de meubler tout çà. On commence par une étagère, où trône le fameux canard en bois qui fut l’un des tout premiers jouets LEGO. Des outils de travail sont accrochés à cette étagère. On continue avec un banc de sciage, dont la construction du socle est très ingénieuse. L’établi est alors construit avec son étau, avant d’ajouter une caisse à outils et quelques planches de bois.
La première machine d’injection
La deuxième saynète nous fait un peu avancer dans l’histoire de LEGO. La base fait exactement les mêmes dimensions que la précédente. Cette fois, c’est un carrelage couleur light bluish gray qui décore le sol. On utilise la même technique pour les plinthes (les door rails) avant d’élever les murs couleur tan également. La conception des fenêtres est intéressante : grâce à des techniques SNOT (pour Studs Not On Top), on leur constitue un cadre complet. On ajoute alors une porte, et une rangée de tiles couleur dark tan avant de passer à l’aménagement intérieur.
Le premier meuble est une étagère de rangement pour les moules d’injection, de couleur noire. Deux moules sont construits et rangés dans cette étagère. On assemble alors la machine d’injection à proprement parler. De couleur verte, elle semble un peu grande proportionnellement à la minifig : un mal nécessaire pour obtenir un niveau de détails suffisant. On termine avec une caisse remplie de briques rouges venant d’être produites.
L’atelier de design
C’est la plus petite des saynètes, d’une dimension de 12×12 tenons. La base est décorée de tiles couleur tan, qu’on imagine être un parquet également avec ses joints décalés. Les murs de couleur blanche présentent des briques SNOT sur lesquelles sont attachées des plates et tiles qui donnent un peu de relief à l’ensemble. Le designer a fait le choix de fenêtres battantes pour ce troisième élément.
On meuble l’intérieur avec, pour commencer, un pot de fleurs dans le coin. On y ajoute deux meubles de rangement pour les pièces, l’un d’entre eux étant surmonté d’une réplique miniature du set 10253 – Big Ben. La construction de ces deux meubles est par ailleurs très intéressante. On termine avec une chaise et une table sur laquelle reposent trois briques colorées.
L’usine moderne
C’est la quatrième et dernière saynète du set, et c’est aussi la plus grande : 12×22 tenons. La base est ici carrelée de grandes tiles couleur light bluish gray : l’auteur a certainement voulu représenter le sol bétonné de l’usine de production. Le choix des couleurs pour les murs (light et dark bluish gray) et les textures employées collent parfaitement au contexte industriel. La construction des fenêtres est, ici aussi, très intéressante : elles sont posées « couchées » sur des tiles et maintenues en place par des briques SNOT. On ajoute une porte et son entourage rouge, puis une rangée de tiles achève, comme pour les autres vignettes, la construction des murs.
Pour commencer l’aménagement intérieur, on ajoute 4 tubes colorés identiques à ceux qui sillonnent les usines de production et acheminent le plastique ABS jusqu’aux machines d’injection. Un tuyau gris relie ces tuyaux à la machine proprement dite qui occupe la majeure partie de l’espace disponible. Il faudra être vigilant et précautionneux lors de la construction de cette machine : je m’y suis repris à plusieurs fois pour assembler le tuyau d’arrivée de l’ABS. Tous les détails sont là : le pupitre de commande, les vitres qui permettent d’apercevoir les moules à l’intérieur de la machine, et le tapis de convoyage qui emmène les pièces fabriquées dans une grande caisse. C’est sublime, et très intéressant à construire.
Verdict
Bricklink et le designer de ce projet The LEGO Story nous proposent ici une expérience rafraîchissante. Pour commencer, le set n’a pu sortir que grâce à un projet de financement participatif : pour avoir une chance d’être produit, il fallait que le set soit prometteur ! Et il l’était, j’avais donc à l’époque payé les 99 $ demandés par la plateforme. J’étais donc passablement impatient de recevoir la fameuse boîte. Et je n’ai pas été déçu.
La construction est vraiment très intéressante, avec 4 vignettes radicalement différentes. Chacune d’entre elle présente un intérêt qui lui est propre au niveau des techniques employées. Et en alternant la construction de la base / des murs / de l’aménagement intérieur, on ne s’ennuie jamais. On passe, en moyenne, une petite heure sur chacune des 4 saynètes, avec un plaisir à chaque fois renouvelé.
Le design est également aux petits oignons, depuis les différents types de sols, en passant par les couleurs retenues suivant l’époque, jusqu’aux détails dont fourmillent les mini-modèles : on aperçoit même les moules d’injection à travers la vitre de la dernière machine !
Le prix demandé par Bricklink n’est pas excessif, du moins concernant ce projet : 99 $ (environ 90 €), pour 1442 pièces. Soit un ratio d’un peu plus de 6 cents par pièce. On notera également un packaging très soigné, et la (très) bonne idée d’intégrer dans le fourreau de la boîte un décor pour mettre en valeur le modèle : autant de plus-values intéressantes !
Il s’agit résolument d’un set destiné aux collectionneurs, n’apportant (presque) aucune jouabilité. Mais ce n’est pas pour cela qu’on a acheté cette boîte, de toute façon. Il s’agit même plus généralement d’une boîte destinée aux amoureux de la marque LEGO qui, à sa manière, retrace quelques étapes marquantes de l’histoire du groupe. Si vous souhaitez l’ajouter à votre collection, il faudra cependant être rapide : les boîtes issues de l’AFOL Designer Program ne sont vendues que jusqu’au 1er Juillet prochain, et sont limitées à 2500 exemplaires chacune. Pour vous les procurer, rendez-vous à cette adresse.
Je voulais terminer en félicitant les équipes de chez Bricklink pour leur projet novateur, permettant de faire émerger des idées de projets tel que celui que je viens de vous présenter. Je trouve que le programme LEGO Ideas s’est parfois un peu égaré dans des licences diverses et variées. Cet AFOL Designer Program, grâce à ses règles du jeu (pas de projets sous licence) s’est affranchi dès le début de cette « facilité » : reproduire des objets, véhicules ou lieux vus dans un jeu, un film ou une série. En sont ressortis 16 projets radicalement différents dont ce projet très original The LEGO Story. De là à dire que le programme LEGO Ideas pourrait tirer quelques bonnes idées de ce programme, il n’y a qu’un pas !
Voilà, j’espère que vous aurez trouvé dans cet article de quoi vous faire une opinion sur ce modèle. Vous le trouverez chez Bricklink, à cette adresse, aux côtés des 12 autres projets de l’AFOL Designer Program. N’hésitez pas à donner votre point de vue dans les commentaires !
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