Review LEGO Icons 10320 Eldorado Fortress

Chose promise, chose due : on se retrouve aujourd’hui pour le test d’un set qui a beaucoup fait parler de lui avant même son annonce officielle, la référence LEGO Icons 10320 Eldorado Fortress – hommage au set du même nom sorti en 1989 sous la référence 6276.

Informations principales :

• numéro de set : 10320
• année de sortie : 2023
• nombre de pièces : 2509
• prix sur le Shop@Home : 214,99 €
• nombre d’étapes de construction :
  • bateau : 53
  • forteresse : 159
  • ponton et tour : 79
  • tour à grue : 62
  • fortin : 94
• temps de construction : 4 heures
• difficulté : facile

Boîte et inventaire

Fort heureusement, la boîte ne propose pas le fond noir habituellement vu dans la gamme LEGO Icons, mais un décor inspiré des boîtes de l’époque avec notre set qui semble posé sur de « l’eau » peinte sur une table avec un rocher en arrière plan. L’angle de vue est identique à la boîte de 1989 – allant même jusqu’à reprendre l’angle des canons et de la grue. À la place du LEGOLAND qu’il portait à l’époque, on retrouve dans le nom du set dans le bandeau jaune.

Au dos de la boîte, sur un fond de carte au trésor, on retrouve plusieurs vignettes de détails avec quelques mises en scène. Deux images nous montrent la modularité de l’ensemble et la possibilité de l’exposer « en longueur ».

À l’intérieur, on trouve 20 sachets de pièces numérotés de 1 à 10, et un sachet non numéroté. Une pochette en papier contient les voiles du bateau, et une autre en carton les 4 notices. Étrangement, les notices ne sont pas numérotées – à nous de les ouvrir pour savoir par laquelle commencer. Même si en fait cela a peu d’importance : il s’agit de constructions indépendantes les unes des autres, on pourra donc partager la construction. La première notice commence par quelques pages de présentation du set, de son designer et de sa source d’inspiration – la référence 6276 Eldorado Fortress de 1989.

Après avoir parcouru l’inventaire, je n’ai pas décelé beaucoup d’éléments spécifiques ou rares. On notera surtout les jolis drapeaux tampographiés (il n’y a aucun autocollant dans cette boîte), les voiles du bateau et la barque des pirates de couleur dark brown.

Les minifigs

Le set de 1989 proposait 8 minifigs avec 2 pirates, 5 soldats et un amiral / gouverneur. Et bien le set de 2023 propose exactement la même chose !

On notera quelques évolutions majeures malgré tout : le capitaine Barbe Rouge se retrouve remplacé par une femme pirate (au torse inédit, soit dit en passant), et 2 femmes avec un joli tricorne (avec les cheveux intégrés) intègrent les rangs des soldats. Tous les soldats disposent désormais d’un visage plus travaillé que le simple sourire de l’époque. Trois d’entre eux gardent le fameux shako et le sac à dos.

Leur uniforme est très similaire à celui trouvé dans le set 6276, mais les détails sont plus soignés – merci la technologie ! L’impression est ici inversée : les éléments blancs sont tampographiés sur un fond bleu et c’est, comme d’habitude, un peu fade. L’amiral / gouverneur dispose d’un uniforme qui lui est propre et d’un joli bicorne tampographié.

Le deuxième pirate rappelle fortement celui présent dans le set de 1989 avec son marcel rouge et blanc, et son bandeau rouge sur la tête. Le visage est cependant bien différent avec une barbe rousse en friche et un cache-oeil. On notera enfin la présence d’un singe – mais pas celui avec les 4 mains que tout le monde aimerait revoir.

Construction et design

Les 3 sachets portant le numéro 1 sont dédiés à la construction du bateau, inspiré de celui présent dans le set 6277 Imperial Trading Post sorti en 1992. La partie inférieure de la coque, blanche, est principalement constituée d’éléments utilisés habituellement dans les carrosseries de voitures. La partie arrière est assez simple dans sa conception mais fait un usage intéressant d’éléments rouges pour souligner les formes du navire. Une lanterne est clipsée à l’arrière, et la barre fixée sur un pin Technic.

Le premier « tour de force » se situe à l’avant avec un sous-assemblage à base de charnières et de clips, qui vient se solidariser également au niveau de la proue sur une autre charnière disposée là. On ajoute le mât, solidarisé à la structure grâce à des briques Technic (malheureusement non habillées par la suite), puis la voilure. Cette dernière est fixée de deux manières : soit sur les tiges noires solidaires du mât, soit sur des cordelettes. Des ball joints permettent d’obtenir les angles souhaités – ils sont d’ailleurs peut-être un peu trop visibles.

Si le set 6276 Eldorado Fortress sorti en 1989 faisait usage d’une plaque de base « 3D », cette solution n’est plus utilisée depuis bien longtemps chez LEGO. Et pour reproduire cette base, il faut donc se livrer à un empilement de briques assez peu intéressant mais qui a l’avantage d’être plus « flexible » et de permettre d’apporter plus de texture pour les rochers – ce sont ici des éléments de toiture, de couleur grise pour l’occasion. On retrouve, sur l’extérieur, le ponton noir et la petite tour blanche dans l’angle (sa base était jaune à l’origine). Une petite cache située sur l’intérieur renferme une lettre dont on ne connaît pas le destinataire.

L’étape suivante voit l’assemblage d’une « extension » de la base, avec ses rochers, qu’on vient ensuite attacher à l’ensemble construit précédemment. On solidarise les deux ensembles (notamment avec les deux ball joints visibles au centre) puis on continue d’élever les parois et on ajoute le sol au niveau supérieur. Les deux pylônes jaunes viennent rappeler ceux qui se situaient là dans le set 6276. On passe ensuite à la construction de la rampe d’accès, décorée de tiles dans deux nuances de gris et disposant d’un petit « débord » en partie supérieure. Elle vient parfaitement s’insérer dans l’emplacement prévu à cet effet et se fixer sur les deux ball joints en dessous – c’est très satisfaisant. Sous l’accès principal, un tonneau contient quelques doublons cachés.

Au niveau du sol, on vient monter plusieurs rangées de pièces jaunes qui constitueront la partie inférieure du mur – remarquez ici les brackets et les lingots qui servent à ménager des ouvertures. Comme pour le set original, des pièces blanches servent alors à constituer les créneaux. On s’occupe ensuite plus spécifiquement de l’entrée avec plusieurs arches – j’aime beaucoup cette idée d’insérer des éléments dark red pour apporter un peu de texture aux murs. Côté intérieur, on vient ajouter de nombreux accessoires : une marmite, des mousquets, une clef, des sabres ou des torches. On ajoute le sol du niveau supérieur, puis on décore le reste du fort avec un palmier et un canon, fixé sur une turntable, qu’on peut facilement retirer de son support si on le souhaite.

Dans l’étape suivante, on s’occupe du niveau supérieur, au-dessus de la porte d’accès au fort. On réutilise le même système (brackets + lingots) pour aménager quelques ouvertures dans le mur, cette fois pour y laisser passer 2 mousquets. On élève les murs et on intègre une jolie fenêtre – il s’agissait d’un panneau tampographié à l’époque. La porte d’accès au bureau du gouverneur est brick built, ce bureau renfermant une table avec une carte au trésor et un encrier. Au-dessus du bureau, on installe un deuxième canon sur une turntable – celui-ci n’est pas prévu pour être détachable. On remarquera évidemment je très joli drapeau tampographié, au design très proche de celui de 1989.

On passe alors à un second élément du fort – et rebelote pour la base constituée pour l’essentiel d’une superposition de briques et slopes pour former les rochers. À l’intérieur, on retrouve une petite caverne avec un coffre et des futs de vin – l’un d’entre eux est en train de fuir. On ajoute le sol, puis une rangée d’éléments jaunes avant de monter les murs blancs. On remarquera ici l’utilisation, pour la première fois dans cette boîte, de grands panels. La partie supérieure de la tour fait l’objet d’un sous-assemblage avec son propre canon sur une turntable, qu’on vient ensuite fixer. On termine cette étape avec deux palmiers.

Avec le sachet de pièces portant le numéro 7, nous construisons un ponton qui vient s’attacher à la construction précédente. Sa conception est assez simple : des rochers d’un côté, des pieux de l’autre, et un petit système permettant de faire tomber une trappe en poussant un levier – le genre de fonctionnalité toute simple que j’aime retrouver dans ces sets destinés aux adultes. On ajoute également une table avec quelques victuailles.

Le module suivant est basé sur une petite plate de 8×8 tenons. Vous connaissez la musique : on commence par un empilement de pièces grises, en guise de rochers. On ajoute les fondations (gris clair), quelques éléments jaunes dont une arche à la base des murs, puis on construit la tour (un petit sous-assemblage réalisé à part). On aménage sommairement l’intérieur puis on ajoute le toit avec des créneaux. On passe alors au dernier sous-assemblage, la grue. Et elle est plutôt bien conçue avec deux flèches formant un triangle. On ajoute un câble et un crochet, ainsi qu’une plateforme avec un trésor à soulever.

On attaque ensuite le dernier module, basé sur une plate de 8×16 tenons qu’on viendra agrandir par la suite. On y monte des rochers, et on y aménage une petite caverne au trésor avec un coffre – accessible par une trappe et une échelle. On prolonge le module avec un sous-ensemble qui cache, dans les rochers, le squelette d’un pauvre pirate. On aménage ensuite un système de « fuite » avec 4 grandes slopes, donnant sur une trappe par laquelle les pirates pourront sauter pour s’enfuir. On masque cet échappatoire avec de nombreux rochers et un peu de végétation.

On élève alors les murs du dernier module, jaunes dans leur partie basse puis blanche à mesure qu’on monte. On retrouve toujours les petits éléments dark red qui viennent amener un peu de texture – c’est une vraie bonne idée. Les petits morceaux de toit, avec des tuiles, sont fixés sur des charnière. Et l’une des deux fenêtres se détache facilement pour accéder à l’intérieur de la prison. Il ne reste qu’à construire un morceau de toit avec quelques créneaux, qu’on pose sur le dessus à la manière d’un bâtiment modulaire, et l’assemblage est terminé.

Verdict

Avant toute chose je tiens à préciser que je n’ai pas eu la chance d’avoir ce set étant plus jeune : je le jugerai donc sans à priori et sans attente particulière liée à la nostalgie d’une époque révolue.

Au moins, on ne pourra pas reprocher à LEGO que cet hommage n’est pas fidèle à l’original : les proportions, les formes, les couleurs… tout rappelle son illustre ancêtre pour peu qu’on choisisse de le présenter en mode « forteresse ». Dans une version modernisée évidemment, le premier changement étant l’abandon de la plaque de base en 3 dimensions pour la remplacer par des assemblages de pièces grises pour les rochers. C’est un mal pour un bien – pour être honnête la base n’est pas passionnante à construire et fait gonfler le nombre de pièces (et le budget !) mais cette version brick built permet d’apporter une « texture » absente du modèle original.

Tout est plus « moderne », tout en conservant l’esprit du set original. Les créneaux sont plus jolis, les panneaux tampographiés sont remplacés par des assemblages, la grue est très bien conçue… et on conserve l’agencement initial, les canons ou les palmiers si reconnaissables dans la gamme LEGO Pirates – avec un tronc différent malgré tout. J’aime beaucoup cette idée d’intégrer des éléments dark red dans les murs, qui apportent de la texture et font penser à un mur de briques qui se révèle sous l’enduit usé par le temps.

Le set original intégrait 2 barques, il n’y en a plus qu’une – l’autre étant remplacée par un joli bateau inspiré de celui présent dans le set 6277 Imperial Trading Post sorti en 1992. Un petit regret au sujet de ce bateau malgré tout : le pied du mât aurait mérité d’être mieux masqué, en l’état les éléments Technic utilisés restent trop visibles à mon goût.

Seule une petite partie des intérieurs (l’intérieur des tours) est accessible en laissant l’ensemble en mode « forteresse ». Mais la grande force de ce set, c’est sa conception modulaire qui permet de le placer en mode « front de mer » en réorganisant les différents éléments. Ils se clipsent entre eux, et c’est assez « magique » comme tout est cohérent avec le quai ou le chemin de ronde qui se prolongent naturellement. Prévoyez un peu de place pour l’exposer de cette manière, l’ensemble mesurant 70cm de large. LEGO précise même la possibilité de « docker » le set LEGO Ideas 21322 Pirates of Barracuda Bay au bout du quai, pour ceux qui ont la chance de le posséder.

Une fois ouvert, on accède depuis l’arrière du modèle à l’ensemble des intérieurs. Et il y a ce qu’il faut avec de nombreuses cavernes planquées dans les rochers permettant aux pirates de s’infiltrer dans le fort. Avec des accessoires dans toutes les salles, autant dire qu’il y a de quoi faire niveau mises en scène avec les 8 minifigs fournies – je me suis bien amusé à faire les photos de cet article !

S’agissant d’un set destiné avant tout aux adultes nostalgiques, il se devait aussi de proposer une bonne dose de jouabilité et là encore, c’est chose faite. Au delà des nombreuses mises en scène possibles, le set propose quelques fonctionnalités : une trappe dans le quai qui s’ouvre avec un petit levier à pousser, une autre trappe permettant aux pirates de s’échapper de la prison, une troisième reliant une caverne au fort, une grue avec un treuil fonctionnel et, évidemment, 3 canons pour que les soldats puissent se défendre de l’invasion pirate. Deux canons sont prévus pour être facilement détachés de leur support.

À 214,99 € pour 2509 pièces (soit 0,086 €/pièce), ce set s’inscrit dans les gammes de prix de ces différents sets « hommages » à l’histoire de LEGO – oscillant entre 0,079 €/pièce (LEGO Ideas 21322 Pirates of Barracuda Bay) et 0,089 €/pièce (LEGO Icons 10305 Lion Knights’ Castle). Son prix me paraît donc cohérent – mais à plus de 200 €, il ne sera malheureusement pas à la portée de toutes les bourses.

Pour finir, je tenais à souligner une chose. Même si je n’ai jamais possédé ni construit l’original, j’ai particulièrement apprécié cette version « hommage » proposée 34 ans plus tard. Je n’ai peut-être pas capté toutes les références et autres easter eggs, mais j’ai pris un plaisir certain à le construire, à en tester les fonctionnalités, et à créer de petites mises en scènes pour le photographier !

Voilà, j’espère que vous aurez trouvé dans cet article de quoi vous faire une opinion sur ce modèle. Vous le trouverez sur le Shop@Home, à cette adresse. N’hésitez pas à partager votre point de vue, en intervenant dans les commentaires un peu plus bas !

Merci à LEGO pour la fourniture du set pour cette review. La fourniture d’un set ne garantit en rien une review positive, et tout ce que vous avez pu lire dans cet article est l’expression de ma propre opinion.