Vous avez pu le voir dernièrement à la télévision, terminant avec son binôme Loïc à la troisième place de l’émission LEGO Masters. Vous pouvez également le croiser régulièrement ici-même, dans les commentaires du blog, sous son pseudonyme Disneybrick.

Guillaume Roussel a eu la gentillesse de nous accorder une interview, dont je vous propose de découvrir la première partie aujourd’hui. J’ai choisi de vous la présenter en deux « épisodes » : l’interview a duré près de 50 minutes en tout !

Guillaume (à gauche sur la photo) et Loïc, derrière leur création de la demi-finale

Bonjour Guillaume, avant toute chose comment vas-tu ?

Ca va bien, merci. J’ai repris un peu les cours, pour passer quelques partiels.


J’ai lu que tu étais en école d’ingénieur dans le Nord, c’est bien ça ? Il se trouve que moi aussi, j’ai fait une école d’ingénieur dans le Nord ! (ndlr : en ce qui me concerne, il s’agit de l’ENSAM, à Lille)

C’est ça, exactement. Je suis à l’EILCO – Ecole d’Ingénieur du Littoral Côte d’Opale pour être plus précis.


Tu m’avais dit avoir parcouru le forum, tu as du voir qu’un sujet était dédié à cette interview – et que les lecteurs avaient un certain nombre de questions. Surtout, s’il y a des questions auxquelles tu ne veux, ou tu ne peux pas répondre, dis-le moi. J’imagine que vous avez un certain nombre d’engagements de confidentialité vis-à-vis de la production.

Les clauses de confidentialité concernaient essentiellement le moment où l’émission n’était pas encore diffusée. Nous n’avions évidemment pas le droit de révéler le gagnant, etc. Mais maintenant, il n’y a plus grand-chose de secret. A part une chose : le fait qu’on soit payés. Cela se sait, qu’on est payés, mais je ne peux pas te dire combien. Le tournage durant plusieurs semaines obligeait la production à nous établir un contrat, un CDD.


Je te propose de démarrer cette interview avec ce qui s’est passé avant l’émission, toute la partie sélection. Est-ce que tu peux nous expliquer comment ça fonctionnait ? Combien vous étiez ? Est-ce que tu as fait une candidature ou est-ce que tu as été directement contacté ?

C’est un long parcours. J’avais été contacté en février. Endemol m’avait dit « vous faites des créations sympas, est-ce que vous seriez intéressé pour participer à l’émission ? ». De base, le tournage devait se dérouler en avril-mai et malheureusement, je ne pouvais pas le faire. J’avais des partiels à ce moment-là et donc, j’avais dit non. J’avais un peu laissé tomber l’idée.

Je n’étais pas spécialement emballé. Je m’étais dit que ça pouvait être cool, mais je me demandais encore comment ça allait être tourné. En fait, je visais plutôt la saison 2. Et en mai, un ami m’a appelé. Castor Troy, je ne sais pas si ça te parle. Il a notamment réalisé Paris 1889 (ndlr : je vous invite à aller voir les quelques articles consacrés à ce projet – c’est impressionnant). Il m’a envoyé message me disant que le tournage avait été décalé pour juin-juillet et m’a demandé si j’étais intéressé pour le faire avec lui. J’ai dit ok.

Mais finalement, il s’est avéré qu’il fallait poser 5 semaines et que c’était impossible pour lui à ce moment-là. Il m’a dit « ce n’est pas grave, tu es encore dans la course, tu trouveras quelqu’un ». Et c’est à ce moment que je me suis tourné vers Loïc, que je connaissais pour avoir fait quelques expositions avec lui. Je savais qu’il avait un style et du talent, je lui ai donc proposé qu’on s’associe. Il a accepté, me disant qu’il n’avait rien de prévu de particulier.

Pour te dire comment c’était juste, la vidéo de présentation avec Loïc n’a été envoyée qu’une heure avant la clôture des inscriptions. Sur le fil du rasoir !


Et donc après avoir envoyé cette vidéo, la production vous a contactés pour participer au casting ?

C’est ça. Je crois qu’on a été rappelés le lendemain par la production, qui nous a dit que nous étions sélectionnés pour un casting sur Paris. Là, c’était une journée complète. Il y avait deux épreuves. Une épreuve technique, où il fallait réaliser une sphère. Et une épreuve artistique, où il fallait intégrer la sphère dans une composition.

Il y a également eu des interviews, on a passé une journée très sympa. Suite à ça, les jours passent. 3, 5, 10 jours et d’un coup on reçoit un coup de fil : « c’est bon, vous avez été sélectionnés pour l’émission ».

La « ville des artistes », avant sa destruction par de méchants envahisseurs-gommes venus pour tout effacer !

Petite question complémentaire à ce sujet. Au-delà des parties techniques et artistiques, est-ce qu’il y a eu un volet plus « psychologique », visant à cerner la personnalité des candidats ?

Déjà, pendant les épreuves du casting, nous étions filmés. Ils reproduisaient en quelque sorte les conditions de l’émission, pour voir comment nous réagissions face à une caméra. Ils nous posaient des questions, pour voir si nous étions aptes à réagir. A la fin des épreuves, il y avait une petite interview, une sorte de jeu pour mieux connaître nos personnalités.


Vous étiez combien pour ces épreuves de sélection ?

Sans vouloir dire de bêtises, le casting a duré 5 jours. Il y a une quarantaine de binômes qui ont été conviés au casting, donc environ 80 personnes. Peut-être 100, mais c’est l’ordre d’idée.


Est-ce que vous vous êtes entraînés un peu avant avec Loïc ? Est-ce que vous avez regardé les émissions LEGO Masters diffusées à l’étranger ? Est-ce que vous aviez travaillé les thématiques ?

Loïc avait encore des cours, malheureusement il ne pouvait pas trop. Mais moi je n’avais plus rien, j’en ai donc profité pour regarder les extraits des épreuves sur YouTube pour connaître les sujets qui pouvaient tomber. Je me suis beaucoup renseigné, et je me suis fait un document récapitulant tout ça – en me disant que pour la première saison, certaines thématiques allaient forcément retomber. J’ai donc réfléchi à ce qu’on aurait pu faire, si on était tombés sur ces thèmes-là.

Après, il reste une part de hasard – ma liste n’était pas spécialement d’une grande aide. C’était plutôt pour être prêt mentalement à participer.


Je pense à des épreuves comme le pont. Pour le coup, il n’y avait pas de hasard sur celle-ci : vous pouviez déjà réfléchir à comment vous alliez le construire.

Alors oui, mais pour être honnête sur cette épreuve on a un peu « foiré » !


C’est la seule épreuve où vous vous êtes un peu loupés – il ne faut pas se mentir. Vous n’avez pas trop eu peur de quitter l’émission sur cette épreuve ?

Non, pas vraiment. On savait que c’était jugé sur la moyenne des deux épreuves, et nous avions gagné sur la première, celle de la destruction. On savait que même en étant derniers, il était peu probable que nous partions. On voulait quand même éviter d’être derniers, et on a fini avant-derniers : nickel !

Eric Antoine, sur le pont réalisé par les « Papas Belges »

Concernant les épreuves en elles-mêmes, peux-tu nous expliquer comment cela se passait exactement ? Si on prend par exemple une « épreuve-type » de 15 heures : quelle était la répartition entre le briefing, l’épreuve en elle-même, les interviews ? Sur combien de jours cela s’étalait-il ?

Une soirée de deux épreuves, c’était tourné environ en une semaine et demi. Par épreuve, il fallait entre 3 et 4 jours de tournage. Au début, on arrivait sur le plateau pour qu’Eric Antoine nous présente l’épreuve. Cela peut paraître anecdotique mais c’était en fait plutôt long. Cela prenait une demi-journée pour qu’on nous explique bien l’épreuve, que l’on sache exactement ce que voulait le jury. On pouvait poser autant de questions qu’on voulait avant le début de l’épreuve.

On avait ensuite une pause d’une heure pour manger, puis ils lançaient le chrono. On avait par exemple 5 heures le premier jour, pour une épreuve de 15 heures. Le premier jour, on quittait le plateau vers 19 heures. On allait manger tous ensemble puis on rentrait le soir à notre hôtel.

La journée étant assez éprouvante, on n’avait pas le temps de tout recréer le soir à l’hôtel. Ce qu’on faisait, avec Loïc, c’était plus de la planification. Il nous reste ça, ça et ça à faire – on va s’organiser de telle manière. On essayait d’imaginer ce que chaque étape de construction allait nous prendre comme temps – et on voyait si ça rentrait dans le temps restant.

La deuxième journée, c’était « full » : tu construis pendant 10 heures, avec tout de même une pause au milieu. Après, tu avais un troisième jour où avaient lieu les interviews et le débriefing avec les juges.

Pendant les épreuves, nous n’étions jamais seuls. Un journaliste était affecté à chaque binôme et venait voir de temps à autres où on en était. Il prenait des notes, et pendant la journée d’interviews nous savions donc quoi dire et à quel moment – en fonction du moment de l’émission où est censée se tenir l’interview.


Ce n’était pas trop stressant de reprendre l’émission le lendemain ? Après avoir été « dans le feu de l’action » ?

Pas vraiment. En fait, nous étions comme dans une « bulle ». On se reposait, mais on avait encore tout le truc dans la tête et on savait par quoi recommencer le lendemain. On arrivait bien à dormir. Ce qui était en revanche un peu dur, c’était de se remettre à courir à 8 heures du matin !


Concernant les épreuves en particulier, quelle a été ta préférée ? Ou tes préférées d’ailleurs, il y en a peut-être plusieurs ?

Nous avons beaucoup aimé l’épreuve de la soucoupe volante. Lancer une création à 90 km/h contre un mur, ce n’est pas tous les jours. C’était assez fou et ça nous a beaucoup plu.

Martial le martien, avant d’être projeté à 90 km/h contre un mur

Nous avons aussi beaucoup aimé l’épreuve du nain, mais également celle de la ville et de la préhistoire. Oui, on a aimé beaucoup d’épreuves et surtout ce qu’on a apprécié, c’est la vraie complicité qu’on avait entre nous deux. Chacun apportait ses idées, et on arrivait vraiment à bien s’entendre.


Au niveau de tes concurrents : est-ce qu’il y en a qui t’ont plus impressionné que d’autres ? Qui vous faisait « peur » ?

Personne ne nous faisait peur. On a par contre été assez surpris du binôme de Renaud et Marguerite. Ils n’avaient pas forcément beaucoup de technique, et ils se sont améliorés vraiment très rapidement. Ils ont commencé avec leur « Piou Piou » très cubique, pour arriver jusqu’à la guitare très aboutie et très esthétique. C’est cette création que j’ai préférée. C’était un peu les « outsiders » de la compétition, et ils ont surpris beaucoup de monde. La créativité était vraiment leur point fort, en réussissant à penser « en dehors de la boîte » pour proposer toujours des choses très inspirées.

Marguerite et Renaud, et leur guitare « Voodoo Child »

Et c’est déjà la fin de cette première partie : la suite est déjà transcrite, mais vous ne pourrez la lire que samedi prochain ! Et vous avez encore plein de choses à découvrir : les coulisses de l’émission, l’état d’esprit de Guillaume suite à la finale et quelques anecdotes croustillantes 😉

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6 Commentaires
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Timothé Proal

BONJOUR Loïc et guillaume les créations que vous avez fait et qui mon le +plus c’est la préhistoire et le crayon avec les gommes qui attaques la ville merci à vous 2 pour ces magnifique création et encore bravo à vous 2

Le Tonyz

Merci pour cette première partie déjà très instructive ! Vivement la suite très bientôt ! 🙂

Last edited 3 années il y a by Le Tonyz
Cuzion

Merci pour cette première partie d’interview. Vivement la suite!
Je suis étonné du temps qu’il a fallu pour tourner une soirée, on ne se rendait pas compte depuis notre canapé et ça permet maintenant de mieux voir tout le travail pendant et autours de l’épreuve.

Thomas Lego

Merci beaucoup Mephisto et Guillaume pour cette interview😊 !
Elle est très riche en contenu, mais également très instructive. Il est en effet difficile de déterminer le temps de tournage consacré à chaque épreuve, ainsi que l’état d’esprit des candidats entre chaque émission, lorsque l’on est téléspectateur. Il est aussi très instructif de savoir comment se sont passer les épreuves du casting de sélection.
J’attends moi aussi avec impatience la suite de l’interview.

Legonoblois

Merci beaucoup à toi et à Guillaume, pour cette première partie qui est déjà bien fournie 😊

Elvis

Merci pour cette interview très instructive.
Hâte de lire la suite !