LEGO a déjà proposé, par le passé, quelques modèles de moto dans la gamme LEGO Technic. Le plus récent sous licence d’un constructeur étant le set 42123 Ducati Panigale V4R (646 pièces – 59,99 €). Mais on change de dimension avec le modèle que je vais vous présenter aujourd’hui. LEGO s’est en effet associé à BMW pour nous proposer un modèle hors normes : réalisée à l’échelle 1:5, la moto mesure pas moins de 45,5cm de long, pour 27cm de haut. Un modèle qui se veut d’ailleurs être le premier UCS (Ultimate Collector Series) de la gamme LEGO Technic, si on en juge par la petite plaque de présentation qui l’accompagne. Bref, un modèle prometteur s’il en est. Je vous propose de découvrir en détails le set 42130 BMW M1000 RR.

La BMW M1000 RR est la première moto de la marque BMW à recevoir l’appellation « M », connue pour les berlines du constructeur. Le moteur de 4 cylindres en ligne développe 212 ch (156 kW) à 14 500 trs/min, pour un couple de 113 Nm (à 11 000 trs/min). Vitesse maximale = 306 km/h, et 0/100 km/h en 3,1s.

Informations principales :

  • numéro de set : 42130
  • année de sortie : 2022
  • nombre de pièces : 1920
  • prix sur le Shop@Home : 199,99 €
  • nombre d’étapes de construction : 700
  • temps de construction : 7 heures
  • difficulté : difficile

Boîte et inventaire

La boîte est conforme à ce qu’on peut attendre de ce type de sets dédiés à un public adulte : une présentation sobre du set, sur fond noir, accompagnée du logo de la marque et du modèle. Dans le coin supérieur droit – et pour renforcer l’aspect « maquette », l’échelle est précisée (1:5). Au dos de la boîte, on retrouve la moto vue de l’arrière, avec plusieurs vignettes. On voit ainsi une photo de la vraie machine, une seconde comparée au modèle LEGO, tandis qu’un schéma nous précise les dimensions de ce dernier.

Dans la boîte, on trouve un carton blanc contenant la notice, les autocollants et les sachets portant le numéro 1, ainsi que les jantes et les pneus. Et leur diamètre est impressionnant : presque 14cm à l’arrière, pour 13cm à l’avant. Dans le carton « principal » se trouvent les sachets numérotés 2 à 5 et un sachet non numéroté. Au total, ce sont 15 sachets de pièces numérotés, et un 16ème sans numéro.

La notice compte 384 pages pour 700 étapes de construction. Elle commence par quelques pages montrant des photos du modèle réel en regard de son alter-ego LEGO, et des éléments relatifs à la genèse du modèle. C’est le français Samuel Tacchi qui est ici aux commandes. Issu d’une école de design de Valenciennes, il a pendant un temps dessiné de véritables motos avant de devenir designer LEGO. On comprend pourquoi il a été choisi pour mener ce projet !

Petite douche froide au déballage de l’ensemble, les deux planches d’autocollants sont énormes et il va falloir s’appliquer. Ils y en aura pas moins de 82 à coller au total !

Je reviendrai sur les différents éléments intéressants qui composent ce set au fil des étapes de construction. Les plus impressionnants au déballage étant sans doute les deux jantes et les immenses pneus. La notice précise que ce modèle a nécessité la création de 8 nouvelles pièces.

La construction

Moteur et boîte de vitesses

Si vous aimez la gamme LEGO Technic, vous savez que la construction des modèles commence souvent par la construction des parties les plus « techniques » avec leurs engrenages à foison. Notre modèle ne fait pas exception à la règle et démarre avec l’assemblage de la boîte de vitesses. On remarquera ici la butée empêchant le passage de la 1ère à la 3è vitesse et inversement.

Un système d’élastiques permet, en baissant / levant la pédale, de descendre ou monter les rapports. Depuis le neutre situé en deuxième position, un appui vers le bas enclenche la 1ère, puis deux vers le haut pour la 2ème, et encore un vers le haut pour la 3ème. 3 rapports donc, et un neutre (le modèle réel embarquant une boîte 6 vitesses, difficilement intégrable dans notre modèle). La conception est léchée, et le système fonctionne très bien et à tous les coups.

Une fois la boîte assemblée, on construit le moteur et ses 4 cylindres en ligne. Chose assez sympa, les chambres sont transparentes et permettent de voir les pistons se mouvoir. Profitez-en tant qu’il est temps : le moteur devient quasiment invisible une fois la moto terminée. À l’arrière, une longue chaîne dorée entraînera la roue. On termine cette étape avec un peu de « déco », les dissipateurs situés à l’avant et les protubérances situées de chaque côté du moteur.

Support d’exposition et cadre

On ajoute à la construction précédente un grand sous-assemblage constituant la partie supérieure du cadre. On passe ensuite à l’assemblage du support d’exposition.

Celui-ci est assez simple dans sa conception et arbore une couleur jaune pétant. Sur l’avant, on retrouve une plaque d’informations type « UCS » reprenant quelques unes des caractéristiques de la machine. Avec le fameux autocollant que, personnellement, je redoute à chaque fois… N’hésitez pas à utiliser de l’eau savonneuse ou du produit à vitres pour vous aider à l’appliquer si nécessaire !

On repasse ensuite à la construction de la moto, et plus précisément à sa partie inférieure avec un premier sous-assemblage qu’on vient poser sur le support : 3 axes, dépassant légèrement, sont prévus pour s’insérer dans ce dernier. On attache sur ce premier sous-assemblage des éléments constituant le cadre de la machine et notamment un grand frame disposé verticalement. On termine cette étape en fixant l’ensemble moteur / boîte de vitesses à ce cadre et en sécurisant l’assemblage.

Suspensions, fourches et roues

Nous allons dans l’étape suivante utiliser de nombreuses nouvelles pièces – j’ai essayé de les rassembler dans la photo ci-dessous : deux types de suspensions permettant de supporter le poids de la machine, des panneaux tronqués pour la réalisation du bras oscillant, les immenses disques de freins avant et, évidemment, les jantes et les pneus.

Nous commençons cette étape par la première moitié du bras oscillant. Sur le côté, elle est constituée d’un panel tronqués décoré d’un autocollant. Côté avant, c’est une petite turntable qui assure la liaison avec le cadre. Remarquez ici la commande de frein et son petit câble argenté. On fixe cette première moitié au cadre, puis on sécurise l’assemblage. On passe alors logiquement à la seconde moitié, conçue selon le même principe. C’est cette seconde moitié qui reçoit le gros engrenage dans lequel vient s’insérer la chaîne. Un beam vient solidariser les deux moitiés, avant l’ajout du gros amortisseur central. On construit alors le petit garde-boue, puis on ajoute la grosse roue arrière. Attention ici, car je me suis fait avoir : prenez garde au sens des « rayons » et au sens des rainures du pneu lors de la construction sous peine de devoir les démonter pour les réassembler dans le bon sens.

On complète ensuite le cadre qui prend alors sa forme presque définitive, puis on s’intéresse à l’avant de la machine. La fourche inversée est composée de deux énormes amortisseurs, assez rigides, assemblés entre eux à l’aide de cadres. On « pose » cet ensemble sur la structure, et des pins sont alors insérés pour le fixer – laissant bien sûr la rotation possible. Deux petits câbles de commande des freins sont ajoutés, puis la roue avant et ses deux énormes disques spécialement conçus pour ce modèle. Petit détail intéressant, on ajoute également ici les deux étriers de frein bleus et leur marquage « M ».

Bulle, guidon et carénage supérieur

Nous continuons avec la construction du guidon qui, sur son côté droit, reproduit le réservoir du liquide de frein. On s’occupe également du réservoir à grands renforts de panels… et d’autocollants. En fait, c’est toute la partie supérieure de la moto qui y passe – avec également l’assemblage de la selle et du carénage de queue. Remarquez ici les petits panels noirs « droits » sur le côté de la selle, encore des éléments intéressants à mettre au crédit de ce set.

On passe ensuite à l’assemblage de la bulle, un grand sous-assemblage qu’on viendra rapporter ensuite sur la moto. Sa construction est franchement intéressante dans la manière de réaliser les angles si particuliers de cette partie de la machine. La bulle est rigide, et elle est tampographiée sur les côtés. Une tampographie malheureusement un peu terne à côté des autocollants « plus blancs que blancs » situés juste en dessous. Car oui, il faudra encore s’armer de patience pour appliquer ces derniers. Notez que LEGO fournit deux tiles complémentaires, pour personnaliser l’afficheur.

Carénage latéral et stand

On attaque alors les sachets portant le numéro 5 – et il ne reste pour ainsi dire que de l’habillage. Les premières étapes consistent ainsi à ajouter deux grands panels noirs en partie basse, puis à compléter le dissipateur situé derrière la roue avant. J’ai eu un peu de mal à le fixer correctement et je dois bien avouer m’être un peu énervé sur cette étape.

Nous construisons ensuite un ensemble de 3 éléments, dont deux panels incurvés, duquel sort une tige noire souple. Et les 3 autocollants qui se prolongent l’un derrière l’autre sont particulièrement compliqués à appliquer, surtout celui avec une encoche. Nous enchaînons avec un sous-ensemble rendant le look de cette moto si particulier : ses « moustaches » en carbone, les « ailerons M » permettant de générer une portance négative de plus de 16 kg. Les panels (et les autocollants) se superposent de manière convaincante. (et oui, j’ai oublié de faire une photo de cette étape !)

Le prochain sous-ensemble servira à habiller le flanc supérieur, juste sous la selle. Il est composé, en guise de structure, de deux grands beams desquels se détachent plusieurs panels incurvés. Et ici, les autocollants à appliquer sont très longs – imaginez plutôt : la longueur d’un beam de 15 tenons. Et ils sont donc particulièrement difficiles à aligner correctement.

Nous construisons alors la ligne d’échappement, avant de reproduire les sous-ensembles précédents de l’autre côté de la machine. Avec les mêmes contraintes. Très honnêtement, et c’est un peu dommage, je trouve que ces fichus autocollants nuisent à l’expérience globale de construction.

Nous terminons la construction avec un petit stand blanc, qui permettra de maintenir la moto debout si on ne souhaite pas utiliser le support avec la grande tile noire dans le style UCS.

Verdict

Bon, je ne vais pas tourner autour du pot et commencer par le point qui m’a le plus « fâché » – vous devez vous en douter si vous avez lu les lignes qui précèdent. Avec 82 autocollants au compteur, c’est une vraie galère, surtout lors des étapes d’habillage en fin de construction. Ils sont, souvent, à appliquer sur des pièces incurvées et à aligner avec d’autres stickers. Ce qui s’avère parfois assez compliqué surtout lorsque les pièces concernées sont imposantes.

Ça, c’est dit. Et c’est dommage parce que leur omniprésence ne permet pas, à mon goût, de profiter d’une expérience de construction qui aurait pu s’avérer très intéressante. Comme on peut légitimement l’attendre de ce type de modèle, les angles et les courbes sont souvent trouvés de manière intéressante et innovante. Et la construction de la partie « technique » de la machine, dans ses entrailles, est un véritable régal.

C’est d’ailleurs un peu dommage que cette partie technique, très intelligemment conçue, soit quasiment invisible une fois le modèle terminé. C’était malheureusement inévitable pour un modèle clairement destiné à être exposé, mais la conception d’un système permettant de retirer facilement une partie de la machine pour pouvoir voir le mécanisme en action aurait pu être une bonne idée.

En guise de fonctions, on retrouve évidemment ce que d’autres moto de la gamme LEGO Technic proposent : une direction fonctionnelle, un moteur à pistons mobiles et des amortisseurs. Même si ces derniers sont très particuliers et dimensionnés pour cette moto « XXL » – d’une taille jamais vue jusqu’ici dans la gamme.

La fonction « principale » est évidemment la boîte de vitesses qui fonctionne « comme une vraie » : un système de retour avec des élastiques pour un fonctionnement séquentiel, et une butée permettant d’éviter le passage 1-3 ou inversement. Le neutre se situe bien à la deuxième position depuis le bas, la première étant elle en première position. La boîte ne compte « que » 3 rapports + 1 neutre et même si la vraie machine en compte 6, il était difficile de les intégrer ici. La boîte de vitesses occupe en effet la majeure partie des entrailles de l’engin.

Venons en au design de la machine – un point essentiel si l’on considère la principale « fonction » de ce modèle : être exposé par son propriétaire. Et vues les courbes de l’engin, il faut bien avouer que le défi était de taille. Si les proportions sont plutôt bonnes et cohérentes, la reproduction des formes élégantes est parfois confuse. C’est malheureusement souvent le point faible de cette gamme – et d’une manière générale des éléments LEGO : les éléments et courbes disponibles ne se raccordent pas parfaitement, et laissent apparaître des vides disgracieux.

Certaines parties de la moto étaient tout bonnement impossibles à reproduire, du moins à cette échelle. Il suffit de regarder le bras oscillant pour s’en rendre compte : complètement évidé sur la machine originale, le designer a employé ici des panneaux pour des raisons évidentes de solidité.

Enfin, le grand renfort d’autocollants n’arrange pas les choses pour le design : entre les stickers « plus blancs que blancs » et leur différence de teinte avec la pièce qu’ils couvrent, les parties blanches d’autocollants sur des pièces noires qui virent au gris, et les vides entre les éléments à raccorder, tout ceci manque d’uniformité.

Pour nuancer mon propos, on remarquera quand même que le designer a voulu intégrer autant de détails que possible – on appréciera ainsi les divers petits élément saillants sur les côtés de la machine, les repose-pieds, ou encore le guidon très joliment réalisé. Sans compter les superbes pièces créées pour l’occasion : ces roues énormes, ces jantes magnifiques et ces superbes disques de frein ont quand même fière allure.

Le prix demandé par LEGO (199,99 € pour 1920 pièces) semble cohérent lorsqu’on le compare aux modèles du même type de la gamme LEGO Technic. Il faut néanmoins garder à l’esprit que bon nombre de ces pièces sont des pins et autres connecteurs. Restent de très jolis éléments comme les immenses pneus / jantes, les nouveaux panels tronqués, les disques de frein ou les amortisseurs, plutôt imposants également. Les amateurs devraient y trouver leur compte.

Bref, vous l’aurez compris : c’est donc un bilan en demi-teinte pour ce modèle. Si la conception en elle-même est très intéressante grâce à des fonctionnalités bien pensées et robustes, le design final est imparfait. Même si, objectivement, il était difficile de faire beaucoup mieux avec des éléments LEGO…

Voilà, j’espère que vous aurez trouvé dans cet article de quoi vous faire une opinion sur ce modèle. Vous le trouverez sur le Shop@Home, à cette adresse. N’hésitez pas à partager votre point de vue, en intervenant dans les commentaires un peu plus bas !

Merci à LEGO pour la fourniture du set pour cette review. La fourniture d’un set ne garantit en rien une review positive, et tout ce que vous avez pu lire dans cet article est l’expression de ma propre opinion.

RÉSULTATS
Design
Expérience de construction
Bonne affaire
bmw-m1000-rr-lego-technic-42130-reviewUn design approximatif, la faute à des éléments LEGO permettant difficilement de reproduire les formes de l'engin, et une expérience de construction malheureusement ternie par les trop nombreux autocollants. La partie technique et les différentes fonctions sont cependant très bien réalisées et intégrées.
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6 Commentaires
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Thomas Lego

Merci pour la review !
Ce modèle de moto en LEGO Technic est un beau modèle ! cependant, il est dommage de voir autant d’autocollants sur cette moto. Pour le reste cette moto est assez intéressante, même si je ne l’achèterais pas.

Cuzion

Merci pour ta review.
Pour un modèle à ce prix, je trouve toujours abusé de fournir autant d’autocollants. Comme tu le fais remarquer, les courbes en pièces lego sont très compliqué et là j’ai l’impression d’avoir un empilement de couches compliquées à dissocier au regard.
Je trouve l’idée bonne mais le résultat moyen.

tonio_sport

Je trouve que ca a de la gueule ! même avec tous ces stickers !

Elvis

82 stickers ?!
Ouch ! 😒
Dommage, l’échelle agrandie promettait plus de détails et de finition

Le Tonyz

Merci pour ta review ! j’attendais de découvrir la prochaine moto Technic, je suis un peu déçu… Gros changement d’échelle, ce qui n’est pas inintéressant pour produire un moteur 4 cylindres en ligne (une première je crois, il n’y avait que des V4) et aussi première boite de vitesse à trois rapports. Des nouvelles pièces intéressantes pour de futures modèles peut-être. Bref niveau fonctions, c’est pas mal du tout. Pour l’esthétique, tu as bien résumé le gros point faible : beaucoup trop d’autocollants ! De quoi presque s’en dégouter… Le design n’est pas parfait, mais ça reste reconnaissable. Je ne… Lire la suite »

gautier078

Merci pour cette review ! J’apprécie la gamme Technic, mais là j’avoue que je ne suis pas très emballé… le prix déjà, la taille ensuite… et puis les autocollants à n’en plus finir… dommage pour un set UCS de cette taille, à ce prix… Je préfère consacrer mon budget de début d’année au Modular et au set (en espérant que ce ne soit pas le seul…) Architecture !

Last edited 2 années il y a by gautier078