J’ai eu la chance, dans le cadre des Fan Media Days à Billund, d’assister le 23 septembre dernier à une avant-première du film Piece By Piece – un film d’animation en briques LEGO retraçant la vie du célèbre artiste Pharrell Williams. Sorti le 11 octobre dernier aux Etats-Unis, il est attendu en France pour le 20 novembre.
Piece by Piece : un voyage créatif dans la vie de Pharrell Williams
Le film Piece by Piece, réalisé par Morgan Neville, est une œuvre singulière : elle fusionne l’histoire de Pharrell Williams, l’un des artistes les plus influents de la pop-culture, avec l’univers de nos briques préférées. Plus qu’un film, c’est presque un documentaire qui s’aventure à travers les nombreuses facettes de la carrière et de la vie personnelle de Pharrell, en utilisant les briques LEGO comme outil visuel et narratif. Cette approche apporte une dimension ludique et créative à la biographie de l’artiste, rendant le film accessible au plus grand nombre.
Pharrell Williams : un génie créatif multidisciplinaire
Pharrell Williams est présenté comme un véritable artiste aux multiples talents. De ses débuts dans la musique avec ses groupes N.E.R.D et The Neptunes, à son influence dans la mode avec la création de Billionaire Boys Club, Pharrell incarne la polyvalence créative. Le film met en lumière cette capacité unique de l’artiste à naviguer facilement entre divers mondes créatifs. Et quand on parle de polyvalence, les LEGO semblaient un média tout adapté – tant les possibilités créatives qu’ils offrent sont infinies.
La partie la plus « troublante » du documentaire est la façon dont il montre la synesthésie de Pharrell, une condition neurologique qui lui permet de percevoir la musique en couleurs et en formes. Ses « tubes », alors qu’ils lui viennent à l’esprit, sont simplement représentés par quelques assemblages d’éléments LEGO colorés – les sons prenant alors vie sous ses yeux. Cette approche artistique inédite permet ainsi de mieux comprendre comment Pharrell vit et ressent sa musique.
L’ascension dans la musique et la culture pop
Piece by Piece plonge également dans les moments clés de la carrière musicale de Pharrell. Les années 2000 et 2010, durant lesquelles Pharrell et The Neptunes ont joué un rôle central dans la définition du son pop et hip-hop, sont particulièrement mises en avant. Ce passage du film est marqué par des apparitions spéciales d’artistes influents comme Jay-Z, Kendrick Lamar, ou Snoop Dogg, qui ont pour l’occasion chacun le droit à leur propre minifig.
La bande-son du film est bien évidemment très riche, et presque un personnage à part entière. On y retrouve des titres connus du grand public ou créés pour l’occasion par Pharrell. Des tubes comme Happy ou les collaborations avec Daft Punk offrent aux spectateurs une immersion totale dans l’univers sonore de Pharrell, tout en rappelant l’omniprésence de son travail dans le paysage musical global. Piece by Piece permet ainsi de « redécouvrir » la contribution de Pharrell à l’évolution de la pop et du hip-hop, notamment pour ceux qui ne connaissent que ses récents succès commerciaux.
Une vulnérabilité inattendue
Le film nous dévoile aussi les aspects plus intimes et vulnérables de la vie de Pharrell. À travers des séquences introspectives, le réalisateur Morgan Neville réussit à percer la façade publique de l’artiste pour montrer ses doutes, ses peurs et ses moments de faiblesse. Le spectateur est invité à voir au-delà de l’image du « génie créatif », pour rencontrer un homme qui, malgré la gloire et la richesse, continue de faire face à des défis personnels et émotionnels. Tout ceci contribue à le rendre plus « humain », et ainsi à le rapprocher de son public.
Certains aspects controversés de la vie et de la carrière de Pharrell sont cependant passés sous silence – notamment concernant les tensions occasionnées lors de sa séparation récente avec Chad Hugo (avec qui il formait le duo de producteurs The Neptunes et le groupe N.E.R.D.).
Le film ne se contente pas de raconter la carrière musicale de Pharrell, il aborde également des sujets plus larges comme le racisme et l’injustice. On peut notamment y voir une scène de minifigs protestant contre la mort de George Floyd, référence au mouvement Black Lives Matter. C’était plutôt inattendu dans un biopic centré sur la vie de l’artiste, et cela met en lumière l’importance de la justice raciale pour Pharrell, et plus largement son désir d’utiliser son influence pour sensibiliser à des causes importantes.
Piece By Piece est donc plus qu’un biopic à proprement parler, en intégrant à son récit des questions cruciales qui auront probablement le mérite de faciliter l’évocation de ces sujets difficiles au sein des familles.
Une œuvre visuellement innovante
Le « média » LEGO était une volonté de Pharrell lui-même, et il apporte évidemment au film une esthétique toute particulière. Il crée une sorte de contraste entre la légèreté d’un jouet, et la profondeur de certains des sujets traités. Ne vous y trompez pas malgré tout : cela reste un film LEGO, parfaitement compréhensible par les plus jeunes, avec ses touches d’humour habituelles. Mais il offre parfois un double niveau de lecture.
La qualité de l’animation est impeccable et les scènes musicales, en particulier, sont magnifiquement chorégraphiées, chaque note se transformant en éclat de couleur, chaque rythme en mouvement de briques.
Conclusion : Piece by Piece, une fusion réussie entre biographie et créativité
Piece by Piece est une réussite sur plusieurs niveaux. Il réussit à capturer l’essence de Pharrell Williams en tant qu’artiste, tout en utilisant les LEGO pour raconter son histoire de manière inventive et originale. Le film allie la musique, la mode, l’engagement social et l’art visuel pour offrir une biographie qui dépasse les formats conventionnels.
J’ai beaucoup aimé ce film – sans en savoir beaucoup sur la vie de Pharrell il m’aura appris beaucoup de choses à son sujet, avec la légèreté habituelle des films LEGO. Mon avis est probablement un peu biaisé – vous comprendrez aisément pourquoi.
Mais finalement, Piece by Piece est plus qu’un simple documentaire sur la vie de Pharrell Williams. C’est une célébration de la créativité sous toutes ses formes, un rappel que l’art, qu’il soit musical ou visuel, a le pouvoir de transformer, d’inspirer et de transcender les frontières culturelles.
Merci pour ton retour. Je ne connais pas Pharell Williams, à part quelques unes de ses chansons qui passent à la radio. Je n’irai pas spécialement le voir au cinéma, mais si je le vois passer après sur une platforme de streaming, je pourrai le regarder par curiosité.
Je connais très peu l’artiste mais il se pourrait bien que tu ais piqué ma curiosité 😉
Franchement, il vaut vraiment le coup. Je le disais, mon avis est probablement un peu biaisé mais il propose quelques chose de vraiment différent des films LEGO habituels et à ce titre, il mérite d’être vu !
Merci pour ton retour, ça me confirme l’envie de voir ce film pour le sujet, la forme et la « curiosité » qu’il soulève dans mon esprit.